Mosaïques a vu : Le Festival du Théatre du Roi de Coeur

Marie Tudor, reine d’Angleterre, est viscéralement amoureuse de Fabiani, un jeune italien aussi charmant qu’ambitieux, qui profite de l’emprise qu’il a sur la reine pour grimper dans la société, et éliminer ses rivaux un par un. Jane et Gilbert le ciseleur sont d’une classe sociale bien moins élevée. Gilbert a recueilli Jane, abandonnée lorsqu’elle était enfant. Il l’a élevée, et maintenant qu’elle est adulte, souhaite l’épouser. Seulement, Jane trompe depuis quelque temps son « bienfaiteur » avec Fabiani ; celui-ci a découvert que la jeune femme était la descendante irrévélée de la lignée royale des Talbot, et cette liaison clandestine est une manière pour lui d’assurer ses arrières dans la haute société anglaise. Mais, rapidement, ses pires ennemis découvrent son secret et en font le tremplin de leur machination. Tout cela va nous mener à un micmac de complots, de révélations, et de scandales, les intérêts des uns se frottant irrémédiablement à ceux des autres. Et quand l’intérêt personnel d’une reine est en jeu, les conséquences ont l’ampleur du statut. C’est Londres entier qui va bouillir… Mais les combats menés durant cette pièce ne sont pas que sociétaux, publics, ou manifestes, bon 3 nombre de nœuds, au contraire, naissent dans l’intimité du cœur et se prolongent dans l’ombre du crâne. Les sentiments sont toujours - et presque chez chacun - aux prises avec la raison. La fonction d’un individu contredit sa nature, le statut social d’un être réprime ses élans, les circonstances de la vie détournent les trajectoires innées… Et quand l’âme humaine est dans une impasse, il est assez fascinant d’étudier les issues qu’elle s’impose.